top of page

ENVIRONNEMENT : UN BON POINT POUR LES ARMATEURS


La fonte des glaces en Arctique rend à terme possible le développement régulier du trafic maritime international. L’activité maritime existe actuellement sous forme limitée de cabotage et de trafic de vrac à la demande. Il y a quelques semaines, le groupe français CMA CGM, 4è armateur mondial de porte-conteneurs a décidé de ne pas emprunter la route maritime du nord-est (au nord de la Sibérie) pour ses trafics Asie-Europe. Ceci dans le souci de ne pas contribuer à la dégradation d’un environnement fragile (pollution, introduction d’éléments toxiques ou espèces invasives, affaiblissement d’espèces fragiles tels que baleines et ours). Aucune règlementation n’a contraint cette décision qui n’est pas anodine. Le trafic Asie-Europe du groupe représente en effet une part très significative de son chiffre d’affaires et le passage par la route du Nord réduit de 25% le temps de transport d’un porte-conteneurs et les couts de carburant entre le Japon et l’Europe.

Peu après, l’armateur italo-suisse MSC puis l’allemand HAPAG LOYD , respectivement n° 2 et 7 mondiaux ont adopté la même position. Pour que l’essentiel du marché Asie-Europe suive le mouvement lancé par l’armateur français, il serait sans doute nécessaire qu’un autre gros operateur du marché leur emboite le pas. Le processus pourrait ensuite être accéléré par le jeu des alliances entre armateurs qui leur permettent de se regrouper sur les grands trafics pour partager leurs capacités de transport, coordonner leurs escales et horaires etc..afin de développer leur compétitivité et qualité de service .

Certains pourraient contester cette décision. Emprunter cette voie du Nord contribue en réduisant la distance de transport à diminuer la consommation de carburant et donc les émissions de gaz à effet de serre. Comme souvent, les enjeux environnementaux sont contradictoires. Il faut choisir. On le constate avec les éoliennes en mer, qui malgré un rendement énergétique très élevé sont systématiquement contestées devant les tribunaux par les associations d’écologistes au nom de la préservation des paysages marins alors qu’elles prônent par ailleurs le développement des énergies renouvelables.

Le geste des armateurs est important et doit être salué. Il est par ailleurs complété par la mise en service progressive de porte-conteneurs à propulsion GNL, moins émetteurs de CO2 que le fuel lourd couramment utilisé. IL corrige leur image de pollueur de moins en moins justifiée si on se réfère aux statistiques de catastrophes maritimes à la baisse. Cette initiative résistera-t-elle à la pression économique que va immanquablement susciter la fonte accélérée des glaces, en particulier pour l’exploitation minière et pétrolière, qui génèrera des besoins de transport maritime. Il faudrait que ce moment de sagesse des armateurs fasse des émules dans d’autres secteurs d’activité. Affaire à suivre.

(Voir sur ce sujet du passage des navires par les routes du Nord l’excellent post de notre ami Giorgio Monaco Sorge dans la categorie mer)

Edouard BERLET

Featured Review
Tag Cloud
bottom of page