JEAN VANIER...MALGRE TOUT. SUITE ET FIN
Merci très amicalement aux contributeurs de ce débat, Laurence, Emmanuel, Chantal, Sylvie et le Père Jean Toussaint (depuis l’Algérie). Voici ce que je retiens des positions exprimées :
Pour Laurence, il n’y a pas de diabolisation de la sexualité et les positions de l’Eglise sont ce qu’elles doivent être, notamment parce qu’elles ont été instaurées et confirmées sous l’autorité et le sceau du Pape. Pour Emmanuel, il y a un effectivement un problème dans l’Eglise autour de la sexualité mais on ne peut y trouver une raison pour disculper Jean Vanier, et l’expression « perversion » que j’emploie, est exagérée et ne pourra pas être acceptée par ceux qui ne voient pas le problème. Pour Sylvie, comme pour Chantal, qui a réagi par téléphone, Jean Vanier, qui n’était pas prêtre (il aurait donc pu se marier), a réellement trompé ses collaborateurs, notamment dans l’affaire du Père Philippe Thomas. Il porte seul la responsabilité de ces accusations posthume.
Pour Jean Toussaint (sur ce point en consonance avec Laurence) les abus sexuels ne concernent pas que l’institution ecclésiale, loin s’en faut, et, à ce titre, ils ne permettent pas de remettre en cause les positions de l’Eglise quant à la sexualité. Pour Jean, ils relèvent plutôt de la faiblesse humaine, et nous renvoient à la miséricorde à laquelle Evangile nous invite.
En ce qui concerne les positions de l’Eglise sur la sexualité, je dirais que Sylvie (et Rembert, qu’elle cite) Emmanuel et Chantal sont plutôt proches de ma position. Nous nous accordons à penser que ces positions jouent un rôle important dans l’éloignement que nous constatons parmi nos enfants et les jeunes adultes en général, vis-à-vis de l’Eglise et de la pratique. Elles nous apparaissent trop répressives et en contradiction avec des évolutions sociétales auxquelles nos jeunes sont attachés : égalité homme/femme et nouveau statut des femmes, que la contraception a réellement permis/homosexualité, et plus généralement, liberté de se déterminer par soi-même et selon sa propre situation dans les affaires sentimentales et sexuelles. Edouard me dit qu’il est également proche de ce point de vue.
Pour ma part, mes regrets sont immenses. D'une part ces jeunes qui se tiennent à l’écart non seulement de l’Eglise, mais aussi d’une spiritualité magnifique léguée par ceux qui nous ont précédés, ne préparent pas l’avenir de la grande famille ecclésiale, qui prend aujourd’hui le chemin de devenir une secte. D’autre part, l’Eglise ne joue pas le rôle irremplaçable qu’elle pourrait et devrait jouer pour apporter une vision évangélique de la sexualité. On en aurait grand besoin, à l’heure de la pornographie devenue incontournable au Collège, et de l’acte sexuel conçu comme un divertissement.
Continuons, si cela vous dit, au gré de nos réflexions et rencontres (même virtuelles) favorisées par le confinement, à débattre car nos positions s’éloignent et se rapprochent sur certains points, et cette discussion est intéressante.
Martine