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L'engagement dans le couple: une valeur moderne - Les lecteurs réagissent


Grégoire Arguillère ainsi que Emmanuel et Scholastique de Tarlé ont réagi à l'article "L'engagement dans le couple : une valeur moderne", publié dans la rubrique Débats.

Grègoire Arguillère :

Merci pour cette très intéressante contribution : L'engagement remis en cause aujourd’hui et perçu comme liberticide ? Pourtant l’engagement est et restera un acte de liberté d’une portée inouïe.

Pour l’institution du mariage, en dehors de critères religieux, lorsqu’on regarde le passé, l’engagement par le mariage n’avait pour but quasi exclusif que de concentrer richesses et pouvoir, quelque-soit le niveau social des individus ; ceux d’en bas se conformant à ce que faisaient leurs rois. Dans ces conditions, le consentement du ou de la futur(e) épousé(e) semble souvent une donnée secondaire ? Puis le décorum a évolué, les mariages basés sur une passion romantique sont apparus très tard ; ils étaient mal vus car potentiellement porteurs de beaucoup désordres : Anéantir une toile tissée intelligemment par toutes les générations passées. Je suis d’accord pour dire que la sémantique associée au mariage n’est plus adaptée ; les images ont bougé. Il faut les réinventer. J’observe que beaucoup de jeunes s’engagent aujourd’hui au moment où leur le couple se sacralise de lui-même en assurant sa progéniture et en créant une famille (3 mariage sur 10) ; l’engagement vient après ; c’est un autre timing, les images ne sont plus les mêmes. Quant au mariage au long court, c’est une autre histoire dans laquelle l’engagement à sa part, mais le consumérisme omniprésent éloigne l’individu de lui-même et lui brouille l’écoute.

Emmanuel et Scholastique de Tarlé:

Voici quelques idées... L’analyse sur l’évolution de la notion d’engagement est très pertinente. On pourrait ajouter l’impact éventuel de l’allongement de la durée de vie qui peut inciter à avoir peur de s’engager. Ajouter aussi le paradoxe du code civil qui prévoit d’une part l’engagement dans le mariage (supposé définitif) et quelques articles plus loin la rupture possible. Néanmoins, peut-on utiliser le terme « refonder » l’engagement comme vous le proposez. Cela changerait la définition de l’engagement ou sa nature. La définition du Robert est claire: « Se lier par une promesse ou une convention qui devient une obligation. C’est très fort ; l’engagement impliquerait ainsi quelque chose de définitif, dont les conditions de rupture sont à préciser car la rupture ne fait pas partie de la notion initiale. Puisque vous parlez de valeur moderne, on pourrait parler de « revaloriser » en s'appuyant sur les arguments que vous évoquez : l’engagement « allié de la liberté et de l’authenticité », l’engagement qui implique droiture, courage, loyauté qui sont source d’admiration et donc d’amour. Mais il y aura toujours une problématique entre engagement et possibilité de rupture de l’engagement. Dans la vie courante, la notion d’engagement existe aussi et revêt des aspects juridiques contraignants. Rappeler le fait qu’un engagement implique un choix donc une renonciation à autre chose. Mais qui dit choix, dit mise en œuvre de sa liberté (argument à mettre en valeur auprès des plus jeunes). Pour faire des propositions plus concrètes: S’appuyer sur des témoignages de personnes ayant été fidèles à leur engagement dans des situations difficiles ; Interroger des conseillers conjugaux sur leur expérience face à l’engagement ; Diffuser auprès de nos jeunes l'article et ses arguments, sous une forme adaptée à cette tranche; Demander des réactions à l’article? A très bientôt et bravo pour cette réflexion.

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