ET QUE LE VASTE MONDE POURSUIVE SA COURSE FOLLE
Corrigant, prêtre irlandais, fait vœu de pauvreté et s’exile à New York pour s’occuper des prostituées du Bronx. Deux junkies heurtent une voiture avec leur Pontiac Landau 1927 et prennent la fuite ; résultat : Deux morts dont une prostituée de Corrigan. Des artistes fous taggent les voutes du métro au péril de leurs vies. Un funambule s’élance, danse, se couche sur un fil suspendu entre les « twin towers ». Des saynètes se suivent, mêlent leurs personnages au gré de rencontres aussi éphémères qu’hasardeuses. Le funambule que l’on retrouve au fil des pages détient- il la « clé de cette parade sauvage » ? : archétype d’un homme nouveau, provocateur, jouant sa vie avec le sourire. Il n’a pas de but, l’accomplissement de son geste contient sa propre récompense aux confins des mondes connus. Ces marginaux sont- ils des têtes chercheuses aux avants -postes de l’évolution du monde ou de simples rebuts de l’ancien ? Sans doute les deux. Ce livre n’est pas un ensemble de nouvelles ou une allégorie avec un sens à la clé. C’est une description d’entomologiste à laquelle l’auteur prête une plume souvent vive et parsemée de bonheurs d’écriture mais parfois marquée de vide et d’ennui. Le lecteur pourrait y succomber si les personnages ne trouvaient le salut dans leur humanité et l’affection profonde que Colum MacCan leur exprime. L’amour sauvera donc le monde une fois de plus. EB